Acrostiches de Marie-José LEBEIGLE

Les amis du Blanc

Lueur d'une bougie à l'étage Grand Rue,
Emile mâchonne sa pipe sur le perron,
Suzon reprise la blouse grise de Manu.

Amandine égrène le chapelet marron,
Marius, sabotier ajuste une pointure,
Igor sort une fine de derrière les fagots.
Sage dans son coin, l'aîné fait sa lecture.

Dehors la neige enveloppe de son blanc manteau
Un stère de bois sous le vieil appentis.

Braises rougies, chaudron léché par les flammes.
Lait chaud, petite timbale en étain sortie.
Armoire de linge blanc ouverte à deux battants.
Ninon allongée a le souffle haletant...
C'est un p'tit gars, claironne la sage femme !

 

Aux bords de la Creuse

Adolescents, adultes prennent en ce jour d’avril
Un malin et serein plaisir à taquiner le goujon.
Xylographe sculpte-nous cette image indélébile.

Bonjour à toi rivière qui coule paisible au Blanc.
Ombrages frémissants sous les doigts d’un harpiste : le vent.
Réfléchis-toi, paysage, miroir aux oiseaux.
Déjà tous en piste, jeunes et moins jeunes
S’étirent le long de la rive.

Des lignes jetées se mêlent et s’entremêlent.
Expert et inquisiteur est l’oeil vif du pêcheur.

La vue plongeante du bouchon au fil de l’eau
Anime bien des passions, envol de points d’interrogations.

Chut ... Silence ...
Regardons l’oie qui se pose en douceur sur l’autre rive.
Et la famille canard traversant avec hardiesse les flots.
Un sentiment de joie naît chez tout quidam : sachons l’apprécier.
Solitude non, amour de la vie : oui. C’est l’avis du pêcheur.
Eau, calme, repos, nous vous préserverons.