Retour vers CD Kathy Magny   Touraine souveraine

Poésie de Kathy MAGNY

Qui dit Touraine 
sous-entend terre reine 
à nulle autre pareille 
en son plus simple appareil. 
Terre qui se hume, se respire 
mêlant parfums et fragrances, 
Jardin de la France : 
Rabelais en a eu que faire et dire. 
Nénuphar, clématite, lys d’eau, 
jonc, chèvrefeuille, fumeterre, coquelicot, 
jasmin, laurier-rose et magnolia, 
bugrane, amaryllis, mimosa...
Terre fertile en embellie 
jusqu’aux plus modestes closeries. 
Qui vient à la Touraine franchit de plain-pied 
un monde qu’il faut fouiller 
jusqu’au fond des poches, 
depuis ses berges reculées 
jusqu’aux landes les plus proches, 
à vol d’oiseau de ses colombiers. 

Le climat y est bonhomme, 
maîtrisant avec parcimonie 
l’alambic des saisons en somme, 
de par ses cités, ses lieux dits. 
Berceau de Balzac, d’Alfred de Vigny 
elle accueillit sans plus de manière 
sous ses tilleuls, en ses écuries, 
les éminences de cette basse terre. 
Sartre sous les drapeaux à Saint-Symphorien, 
Jules Romain à Saint-Avertin. 
Francis Poulenc à Noizay : 
« Cueillez la reine-des-prés ! ». 
Max Ernst à Huismes 
et ses visions en prismes. 
George Sand à Nohant 
et quelques pampres en passant. 
Maeterlinck à Coudray-Montpensier 
et ses fourmis étudiées. 
A Saint-Cyr Anatole France, 
Marcel Proust chez les Daudet. 
Lieux de quiétude, de référence, 
de préférences accoutumées. 

Loire, Indre, Cher et Vienne 
ondulent, ondoient, se carapatent, 
s’estompent, s’évanouissent et reviennent, 
fleuves facétieux, rivières acrobates. 
En cette Touraine resserre 
de senteurs et d’exhalaisons 
l’homme-chrysalide s’affaire 
jusqu'à devenir papillon. 
Le tourangeau, d’esprit railleur, 
fort de la beauté qui l’entoure 
n’a point la lippe en sa demeure 
ni la moquerie en son four. 
Jouissif par nature, 
laborieux, exaspérant, 
il porte aux ramures 
sa lignée et son rang. 
Touraine aux villes qui grondent, 
aux campagnes qui suggèrent, 
chacune de tes bondes 
s’ouvre sur un vibrant mystère. 
Touraine, ô terre reine, 
nous sommes tes fidèles sujets 
respectueux quoi qu’il advienne 
de tes ajours en ciels de traîne. 

Retour vers CD Kathy Magny